Le capitaine Alex Cornelissen, directeur général de Sea Shepherd Global, condamne la décision du Japon de revenir chasser les baleines dans le sanctuaire Antarctique cet hiver.

Des petits rorquals morts sur le pont du Nisshin Maru - Photo : Tim Watters

"Les eaux cristallines de l’océan Austral sont une fois de plus sous la menace des braconniers," a déclaré Alex Cornelissen. "Nous tenons à rappeler au gouvernement japonais que les baleines de l’océan Austral sont protégées par le droit international, par la loi australienne et par Sea Shepherd. Par conséquent, toute violation du caractère sacré du Sanctuaire baleinier de l’océan Austral sera considérée comme un acte criminel".

Malgré les condamnations juridiques et scientifiques actuelles, le Japon persiste à poursuivre ses plans de braconnage de baleines dans l’océan Austral.

Samedi dernier, l’Agence des pêches japonaise a officiellement informé la Commission baleinière internationale (CBI) qu’elle préparait actuellement les harpons de sa flotte baleinière en vue de retourner dans les eaux de l’Antarctique.

Sea Shepherd a une fois de plus demandé au Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, d’intervenir pour empêcher les braconniers de baleines de quitter le Japon.

"Le Premier ministre Turnbull a le devoir de veiller à ce que l’affaire désastreuse des activités de braconnage de baleines du Japon soit traitée en priorité lorsqu’il se rendra au Japon en décembre prochain" a déclaré Jeff Hansen, directeur général de Sea Shepherd Australie. "Il doit être clair pour le Japon que la chasse à la baleine dans le sanctuaire baleinier de l’océan Austral est un acte criminel et que l’Australie a la responsabilité internationale d’intervenir et d’arrêter les braconniers opérant dans nos eaux", a-t-il poursuivi.

Le 31 mars 2014, la Cour internationale de Justice (CIJ) déclarait commercial et illégal le programme baleinier du Japon et ordonnait son arrêt immédiat.

Le gouvernement japonais avait alors annoncé qu’il se plierait à la décision de la CIJ. Toutefois, au cours des mois qui ont suivi, le Japon a dévoilé ses plans pour le nouveau programme de chasse à la baleine intitulé NEWREP-A, en vertu duquel il prévoit de tuer 4000 petits rorquals, une espèce protégée, pour les 12 prochaines années.

Saut d’une baleine à bosse - Photo : Tim Watters

La communauté scientifique internationale a rejeté le programme NEWREP-A depuis son lancement, affirmant que le Japon n’a fourni aucune raison scientifique justifiant le massacre continuel de baleines dans l’océan Austral.

Incapable d’adapter le programme NEWREP-A aux conditions énoncées dans la décision de la CIJ, le gouvernement japonais a recherché une autre échappatoire lui permettant de se livrer à ses activités de braconnage.

Le mois dernier, dans une déclaration, le Japon a informé le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, qu’il rejetterait la compétence de la CIJ en ce qui concerne la "recherche, conservation, gestion ou exploitation des ressources vivantes de la mer," faisant ainsi obstacle à toute contestation juridique future de son programme de chasse à la baleine devant la Cour internationale.

Puis, le 18 novembre 2015, la Cour fédérale d’Australie a déclaré Kyodo Senpaku Kaisha Ltd, compagnie japonaise de chasse à la baleine financée par le gouvernement, coupable d’avoir transgressé une injonction de 2008 ordonnant de mettre fin à ses activités de chasse à la baleine dans le Sanctuaire baleinier de l’océan Austral et l’a condamnée à une amende de 1 million de dollars australiens.

"Le gouvernement australien doit défendre ses lois et la suprématie de la loi dans ses eaux," a déclaré le capitaine Peter Hammardstedt, président du Conseil de Sea Shepherd Australie. "Si les baleiniers pénètrent dans les eaux australiennes et s’attaquent aux baleines dans le Sanctuaire baleinier de l’océan Austral, comme ils semblent décidés à le faire, les autorités australiennes doivent immédiatement intercepter les braconniers."

Le Steve Irwin, le navire de Sea Shepherd actuellement amarré à Melbourne, en Australie, subi actuellement des préparatifs en vue de la deuxième campagne de l’organisation visant à combattre la pêche illégale de la légine dans l’océan Austral.

"Sea Shepherd est une organisation de lutte contre le braconnage. Nous sommes prêts à trouver, à documenter, à signaler et à intervenir, dans la mesure du possible, contre les activités de braconnage qui menacent l’équilibre précieux de la vie dans l’océan Austral, peu importe le type de braconnage, peu importe la vie qui est menacée," a déclaré Alex Cornelissen. "Nul besoin de se demander comment Sea Shepherd va réagir si elle surprend des activités criminelles. Comme à notre habitude, nous interviendrons directement pour empêcher le crime d’avoir lieu," a-t-il conclu.