COMMUNIQUÉ DE PRESSE 12 août 2015 – pour publication immédiate

Tom Waes, Axel Daeseleire, Chris Dusauchoit, Pol Goossen, Guy Swinnen et Maarten Forceville – échevin de la Jeunesse à Herent, signent la réponse des associations de défense des animaux à la lettre ouverte du Boudewijn Seapark.

Suite à la décision de la commune d'Herent d'interdire les excursions des plaines de jeux au Boudewijn Seapark, le parc de loisirs a réagi par une lettre ouverte furieuse adressée à l'échevin de la Jeunesse Maarten Forceville : http://www.boudewijnseapark.be/open-brief-aan-schepen-maarten-forceville-van-herent/.

Voici une réaction à cette lettre ouverte, signée par Maarten Forceville, Tom Waes, Axel Daeseleire, Chris Dusauchoit, Pol Goossen, Guy Swinnen et par une coalition de six associations belges de défense des animaux, afin que le public belge puisse se faire une idée objective du delphinarium de Bruges.

Vous trouverez le fondement de chacun de nos arguments dans les liens communiqués.

La lettre ouverte du Boudewijn Seapark contient les allégations suivantes:

  • À la demande de la Chambre des Représentants, le Conseil du Bien-être des animaux a constitué un groupe de travail, composé d'associations de défense du bien-être animal, de biologistes, de vétérinaires et de représentants des delphinariums.

Notre réaction : Deux des trois associations de défense du bien-être animal qui siégeaient dans ce groupe de travail ont refusé de signer les conclusions du groupe de travail (page 4) car elles étaient en désaccord absolu avec ses constatations et jugeaient ses avis tout à fait insuffisants. Il n'y a donc pas eu de consensus en ce qui concerne le rapport final du groupe de travail.

  • Conclusion majeure: il n'est pas question de mal-être chez nos dauphins.

Notre réaction : L'experte en comportement des dauphins T. Frohoff, qui a observé les dauphins du Boudewijn Seapark en 2005, a conclu dans son rapport scientifiqueque le bien-être des dauphins était insuffisant et l'environnement inadapté à leur bien-être physiologique et psychologique. Extrait 1 : « J'ai été surprise de constater dans un laps de temps d’observation si court ce qui m'est apparu comme d'innombrables situations extrêmement dangereuses, situations ne respectant pas les normes de bien-être du dauphin. » Extrait 2 : « J'ai observé de nombreuses indications, tant des dangers physiques que de la détresse psychologique pour les dauphins, dont traite pourtant la littérature scientifique. »
Ce rapport n'a pas été repris par le groupe de travail Bien-être des animaux dans sa réflexion et il a été passé sous silence dans la fiche du groupe de travail !
De plus, depuis 2003, les cinq femelles de Bruges n'ont pas réussi à donner naissance à des delphineaux viables, malgré la priorité élevée donnée au programme de reproduction et à l'échange de dauphins mâles. Les petits décèdent systématiquement pendant la grossesse ou juste après la naissance. Dans la nature, environ 50% des delphineaux meurent au cours de la première année. Étant donné les soins particuliers prodigués dans un delphinarium et l'absence de dangers tels que des prédateurs ou des filets de pêche, on pourrait s’attendre à ce que le taux de survie de la progéniture soit ici quand même plus élevé. À Harderwijk, où les dauphins, contrairement à Bruges, voient la lumière directe du soleil, peuvent respirer de l'air frais et interagissent dans une lagune spacieuse à ciel ouvert, la reproduction connaît nettement moins de problèmes. Une nouvelle enquête indépendante et professionnelle s'impose donc en matière de niveaux de stress et de bien-être des dauphins au Boudewijn Seapark.

  • Le doyen de nos dauphins a 49 ans et il est scientifiquement prouvé que les dauphins vivent plus longtemps en delphinarium que dans la nature.

Notre réaction : La détermination et le suivi de l'âge des dauphins sauvages est excessivement difficile. Il en va de même pour les dauphins en captivité nés dans la nature. En outre, il faut suivre un grand nombre d'individus pour établir correctement une tendance. Même le biologiste R. Wells, qui a suivi un groupe de dauphins pendant 34 ans au large de la Floride et évalué l'âge de nombreux membres de ce groupe à plus de 50 ans, confirme que la durée de vie moyenne des dauphins dans la nature est inconnue.L'affirmationdu delphinarium selon laquelle les dauphins en captivité vivent résolument plus longtemps est donc aussi peu scientifique que professionnelle.

  • Le delphinarium du Boudewijn Seapark satisfait à l'ensemble de la législation européenne et belge en matière dedétention de dauphins.
  • Le delphinarium du Boudewijn Seapark est membre de European Association for Aquatic Mammals (EAAM - Association Européenne pour les Mammifères Aquatiques), un groupe d'intérêts qui impose les règles les plus strictes à ses membres en matière de détention de dauphins.

Notre réaction : Ces déclarations sont délibérément trompeuses. En détenant 7 dauphins, le Boudewijn Seapark n'est PAS en conformité avec la législation belge et encore moins avec les directives de l'EAAM !
Dans le document
Beschouwingen over het houden van dolfijnen in dolfinaria’(Considérations sur la détention de dauphins en delphinariums) (dossier, uniquement disponible en néerlandais, et que le gouvernement fédéral a rédigé préalablement à la mise en place du groupe de travail) figure à la page 14 un tableau (Tableau 5) reprenant les exigences minimales absolues, aussi bien d'après la législation belge que d'après celle de l'EEAM, pour l'hébergement de 7 dauphins. D'après ce tableau, la législation belge et l'EEAM prescrivent respectivement un minimum de 550 m² et 625 m² de surface de nage, alors que les bassins de Bruges ne font ensemble que 526m² !

Toutefois, le groupe de travail Bien-être des animaux mentionnait, en page 3 de sa fiche, seulement 6 dauphins, ce qui fait que les dimensions du bassin satisfaisaient tout juste à la législation belge. Il y avait effectivement 6 dauphins dans le parc à ce moment-là mais Roxanne attendait déjà un petit depuis 6 mois(Origi), de sorte que l'arrivée imminente d'un dauphin supplémentaire était notoire ! Après le décès d'Origi, Linda a été envoyée à Bruges comme septième dauphin ! En outre, le bassin arrière est trop peu profond d'après les exigences minimales légales et des lions de mer y sont aussi quelques fois hébergés en hiver.

  • Le gouvernement flamand accorde chaque année une autorisation au Boudewijn Seapark pour la détention de dauphins et de phoques à des fins éducatives et scientifiques.

Notre réaction : Nous supposons dès lors que le gouvernement flamand n'est pas au courant que le bassin de Bruges n'est pas conforme à la législation belge.

  • Le Boudewijn Seapark collabore à des recherches irréalisables dans la nature et contribue de cette manière à la protection des dauphins à l'état sauvage. C'est ainsi qu'une solution a pu être dégagée dans le passé en ce qui concerne les prises involontaires de dauphins dans les filets de pêche.

Notre réaction : Le Seapark fait ici allusion au développement des "pingers". Un système acoustique qui éloigne les petits mammifères marins des filets maillants. Le Parlement européen explique cependant en page 7 de son rapport du Règlement (EG) Nr. 88/98 de janvier 2014ce qui suit. Extrait : « Jusqu'à présent, les méthodes d'effarouchement acoustique (pingers) se sont avérées à peine fructueuses, pendant une courte période et en des circonstances bien déterminées. Leur utilisation à long terme pourrait avoir des conséquences négatives, telles que l'accoutumance et l'expulsion des animaux hors de leur habitat. Pour ces raisons, l'utilisation de méthodes d'effarouchement acoustique ne peut être considérée comme une solution à la mort accidentelle de petits cétacés, et des méthodes alternatives doivent être développées. »
La coalition d'associations de défense des animaux autour de la campagne "Warrelniet/Mailles Fatales" a identifié une alternative qui empêche la prise accessoire de marsouins dans les filets maillants de pêcheurs sportifs. Après une campagne de sensibilisation et la remise d'une pétition de 22.800 signatures à la ministre flamande de la Pêche Joke Schauvliege, l'usage récréatif de filets maillants a été interdit en Belgique le1eravril 2015.

Pour finir, en lien avec les qualités scientifiques et éducative des delphinariums :
D'après le rapport scientifique
The Case Against Marine Mammals in Captivity des organisations Humane Society International (HSI) et World Society for the Protection of Animals (WSPA – Société Mondiale de Protection des Animaux), l'enfermement et le conditionnement de dauphins influencent leur comportement et leurs instincts naturels au point qu'ils n'arrivent plus à développer de volonté propre. À l'état sauvage, ces animaux vivent au sein de structures familiales complexes et socialement durables. Ils utilisent des systèmes de chasse ingénieux, dont l'écholocalisation. En captivité, ils sont placés dans des bassins chlorés en béton, minuscules pour eux, avec d'autres dauphins qui leur sont étrangers. Leur instinct de chasse est réduit à quémander du poisson mort, en étant obligés d'exécuter des tours absurdes.
Dans un delphinarium, ces prédateurs d’élite ne peuvent pas non plus faire usage de l'écholocalisation. Ce système de chasse et d'orientation unique consiste en l’émission d’ondes sonores. Il leur permet de déterminer la localisation, la distance, la forme et la densité des proies et objets. Dans un bassin en béton, ce sonar rebondit contre les parois, ce qui provoque une grave confusion de leur appareil sensoriel. Il ressort également du rapport qu'il n'est pas possible d'étudier l'essence des dauphins en delphinarium, car cette essence y est tout simplement annihilée. Le rapport conclut qu'aucun aquarium, ni même aucun bassin océanique, ne peut satisfaire aux besoins des dauphins. Rien ne peut remplacer l'espace immense, les vagues, les algues, les bancs de poissons et la pression des profondeurs.

D'autres pays européens ont déjà pris en considération ces nouvelles conceptions cruciales. Ces dernières années, les delphinariums ont été bannis en Autriche, à Chypre, en Irlande, en République tchèque, en Slovaquie, en Estonie, en Lettonie, en Hongrie, en Pologne et au Luxembourg. Les autorités de ces pays estiment que le maintien de mammifères marins en captivité n'est plus éthiquement justifié à notre époque.

La présente réaction a également été transmise au ministre flamand du Bien-être animal Ben Weyts, ainsi qu'une demande d'ouvrir une enquête sur le Boudewijn Seapark et sur le bien-être des dauphins, mais aussid'examiner si les améliorations annoncées par le delphinarium concernant les systèmes de filtration de l'air et de l'eau et l'investissement dans un milieu de vie plus naturel pour les dauphins ont effectivement été réalisées.

Cette réaction a été signée par :

Maarten Forceville – Echevin de la Jeunesse à Herent
Tom Waes
Axel Daeseleire
Chris Dusauchoit
Pol Goossen
Guy Swinnen
Anne Van Ingelgem & Tom Engelen – Directrice et membre du conseil d’administration de Sea Shepherd Belgium
Katrien Vandevelde & Jan Wouters - Fondateurs de BlueShark Conservation
Benjamin Loison & Annelies Mullens - Co-fondateur et membre du conseil d’administration de Bite Back
Dos Winkel - Vice-Président et Fondateur de Sea First Foundation
Yvon Godefroid - Fondateur de Dauphins Libres
Yvan Beck - Fondateur de Planète Vie

Contact :
Katrien Vandevelde –
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