En février 2017, Sea Shepherd a lancé l'opération Sola Stella. Dans ce cadre, Sea Shepherd travaille en collaboration avec le gouvernement libérien pour s'attaquer à la pêche illégale.

Sea Shepherd a lancé son navire Bob Barker à la recherche de navires de pêche illégale le long des côtes du Libéria. 

À son bord, une vingtaine d'hommes d'équipage sous les ordres du capitaine Fraser Hall. Avec eux, une dizaine de gardes-côtes Libériens, habilités à inspecter les navires et à procéder à des arrestations en cas d'infraction à la loi Libérienne. Ils sont en outre assistés par deux conseillers maritimes en protection de l'environnement.

Depuis son lancement, l'opération a débouché sur l'arrestation de quatre navires de pêche illégale. La pêche illégale représente quelque 40% de tous les poissons péchés dans les eaux d'Afrique de l'Ouest. “Nous voulions garder cette opération secrète pendant les premières semaines, afin d'arrêter un maximum de navires”, explique le capitaine Peter Hammarstedt, chef de campagne. “Nous saluons le ministère de la Défense pour sa ferme résolution à faire de la pêche illégale une priorité et à traîner les pillards des mers en justice.”

 “Ils ne s'en tireront pas comme ça”, promet Brownie Samukai, le ministre de la Défense du Libéria. “Je veillerai personnellement à ce qu'ils soient punis selon la loi. Nous allons rendre notre message extrêment clair: le temps de la pêche illégale est terminé.”

La quatrième arrestation a eu lieu fin mars.

Un cargo frigorifique a émis des signaux suspects au large du port de Monrovia. Les gardes-côtes libériens ont suspecté que le cargo Lian Run naviguait sous une fausse identité et sont montés à bord. Ils ont été assités par l'équipage du Sea Shepherd et par les conseillers maritimes en protection de l'environnement.

Le Lian Run utilisait bel et bien un numéro OMI qui n'était enregistré nulle part. Le numéro OMI est un identifiant unique attribué à un navire. Il sert à améliorer la sécurité maritime à combattre la fraude. Au cours des cinq dernières années, le Lian Run avait déjà été arraisonné à cinq reprises. Le navire avait déjà servi à des activités de pêche illégales, non déclarées et non régulées. Au cours de l'inpection, il s'est avéré que le navire abritait un chargement de 460 tonnes de poisson, prévu pour être déchargé au port de Monrovia. Le capitaine du Lian Run n'a pas été en mesure de produire un manifeste de cargaison pour le poisson à bord, alors que c'est un document exigé par la loi, indispensable pour déterminer l'origine du poisson. Le capitaine a expliqué par la suite que le poisson avait été transbordé à partir de quatre navires de pêche appartenant à la flotte du Lian Run. Mais aucun document n'a pu être présenté pour étayer ces explications. “Les cargos frigorifiques, ou reefers, jouent un rôle important dans la pêche illégale, car ils sont utilsés pour blanchir les prises des navires de pêche illégale.  Une pêche légale peut y être mêlée à une pêche illégale, suite à quoi il devient impossible de déterminer l'origine d'une prise” précise Peter Hammarstedt. “Le blanchiment du poisson est une opération plus facile que le blanchiment de l'argent. C'est pourquoi les navires qui transbordent du poisson en mer doivent pouvoir prouver l'origine de leur cargaison en conservant à leur bord les copies des licences de pêche des navires qui les ont approvisionnés. ” Les gardes-côtes libériens ont mis le navire à la chaîne pour suspiscion de fraude d'identité et de pêche illégale. L'origine du cargo est en cours d'examen.

Selon le ministre Samukai: “Pour faire face à la pêche illégale, nous devons combattre non seulement les navires qui la pratiquent activement, mais également ceux  qui soutiennent cette activité criminelle. Au Libéria, j'ai donné l'ordre aux gardes-côtes de viser  chaque maillon de la chaîne criminelle qui rend possible la criminalité pêchière, y compris les navires-mère.” *** En 2016, Sea Shepherd a lancé l'opération Albacore en partenariat avec le gouvernement du Gabon, au cours de laquelle plus de 40 inspections de navires de pêche ont été réalisées en mer. Trois chalutiers congolais et un palangrier espagnol avaient ainsi pu être arrêtés. L'opération Sola Stella s'inscrit dans la lignée de l'engagement pris par Sea Shepherd Global de travailer en collaboration avec les gouvernements et de mettre fin avec eux à la pêche illégale. 

Pour les dernières actualisations de l'opération Sola Stella: consultez la page Facebook du MV Bob Barker.